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Les fabuleuses aventures de nous
15 juin 2013

Episode 2 – Un étrange phénomène

« Corgémont News 24

                Depuis près de 2 mois, une épidémie pour le moins étrange s’abat sur notre beau village de Corgémont. Vous avez été très nombreux à nous envoyer vos témoignages, et nous avons dépêché nos reporters les plus expérimentés sur place pour tente d’éclaircir ce mystérieux mal.

                En effet, les oiseaux tombent du ciel. Littéralement.  Aucune explication scientifique n’a pour l’instant été découverte. Les pauvres volatiles semblent pris de vertige en passant au-dessus de notre village. Ils s’arrêtent inexplicablement de battre des ailes, comme étourdis ou assommés. Puis, tombent au sol où ils s’écrasent.

                Et depuis peu le phénomène s’est élargi. Nous retrouvons des oiseaux jusqu’au centre de Neuchâtel.

                Une commission spéciale, composée de scientifique de renom, a été mandatée pour analyser cette épidémie et régler ce problème. Nous vous tiendrons, chers lecteurs, informé dès que nous en saurons plus. »

 

Lucie posa le journal communal, et bu son reste de café. Elle aussi avait remarqué cet étrange phénomène. Elle trouvait une quantité impressionnante d’oiseaux morts devant chez eux.  Elle s’était contentée de les mettre à la benne, sans vraiment y penser. Mais c’était en effet très inhabituel.

Elle prit ensuite un immense tableau imprimé sur une feuille A3.

« Bon, où est Loïs… ? »

Elle parcouru le tableau, croisa les colonnes, les lignes, les alinéas puis calqua son calendrier dessus.

« Alors… Cynthia…Non. Alex et Maud…Non. Les grands parents… non.. » Elle s’assit et continua la liste … « La nounou.. non… Mais il est où ?!!!! »

Soudain, un bruit derrière elle la fit sursauter. Loïs était là, en train de jouer avec ses jouets ! Il était à la maison… Avec tous ces changements de garde, elle était plus que confuse. Elle prit alors un deuxième tableau.

Milou : Je suis là moi aussi. Même si je dois aller bosser, je suis encore là.
Lucie : …comment ai-je pu oublier, après tous ces ronflements…
Milou : …je ne ronfle pas !!  Ok, sauf quand j’ai bu..

Sans commenter les cannettes de bières vides posées encore sur la table de la cuisine, Lucie reposa ses feuilles. Elle alla terminer son café avec lui, puis l’accompagna à sa voiture.

Lucie : N’oublie pas, ce soir, on va chez Cynthia !!
Milou : Yep !

Fier et heureux, Milou monta dans sa toute nouvelle voiture, une resplendissante Scénic. Une affaire.

Il avait longtemps cru qu’elle avait une sorte de vice caché pour justifier son prix si bas. Mais il n’avait pas trouvé.

La couleur, peut-être avait suggéré Lucie… Certes, ce n’était pas une couleur habituelle. C’est vrai aussi, que les premiers jours, il avait été obligé de prendre une aspirine avant de monter dedans. La couleur agressive de la voiture déclenchait de violente migraine.

Il avait vomi quelque fois également... Mais il ne voyait pas cela comme un défaut. Et puis, c’était terminé maintenant. Tout juste quelques crispations de la mâchoire de temps à autre…

Il démarra et s’engagea sur la route, laissant Lucie sur le seuil de la porte, elle jeta un œil à son téléphone. Pas de réseau…  Elle aurait bien répondu à Cynthia, qui venait d’envoyer une image d’un bellâtre entièrement nu et particulièrement bien monté, sur Whatsapp.

Mais rien. Pas de réseau. Bizarre. Cela marchait, quand elle était en haut, mais là plus rien. Soudain, une barre, puis deux, et enfin toutes les barres réapparurent. Le réseau fonctionnait de nouveau.

Elle retourna vers la porte quand un bruit sec la surprit.

« Oh non ! Encore ! »

Un nouvel oiseau venait de s’écraser pratiquement à ses pieds. Machinalement, elle le ramassa, et le jeta à la benne.

« Etrange tout de même… » Se dit-elle, avant d’aller rejoindre son fils dans la maison.

 

Niederwangen

Alex râlait. Il était 9h15 et Maud n’était pas prête ! Ils avaient rendez-vous dans près de 11h chez Cynthia, et elle n’était pas prête. Pire, elle refusait de se préparer…

Habiter en Suisse l’avait sensibilisé au problème récurrent des Français, les retards chroniques. Il avait décidé de lutter contre ce fléau, en commençant par lui-même. Face à une échéance, il annulait tout le reste, et se préparait des heures avant pour être sûr.

Il avait dû réfréner un peu cette résolution quand il s’était présenté à un entretien d’embauche 2 jours avant la date prévue. Il avait convenu avec lui-même qu’être prêt 12 hrs avant allait devenir une règle.

Puis il avait essayé de convaincre Maud…

En râlant, Alex sortit de la maison pour aller chercher le courrier.

 Alex : AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRRRRRRGGGGGGGGGGGGGHHHHHHHHHHHHHH !!
Maud : Qu’est ce qui se passe !
Maud arriva en courant, suivi par Dorian.
Alex : ..Regarde..

Il lui tendit une lettre, avec un logo reconnaissable entre tous. Un logo qui les avait fait trembler pendant des mois. Il tenait en 4 lettres. 

S.C.A.N. Le SCAN de Neuchâtel.

Maud gémit. Le SCAN leur avait pris pratiquement toutes leurs économies. Ils avaient dû revendre leur appartement de Strasbourg, et les bijoux en bois de Maud pour faire face à ce déluge de dépenses. Habiter en France leur avait donné l’habitude de l’incompétence de certains services publics, mais rien n’aurait pu les préparer à celle, incommensurable, du SCAN de Neuchâtel.

après des efforts inouïs, ils avaient réussi malgré tout à faire immatriculer leurs véhicules.

Alex ouvrit la lettre et blanc comme un linge se mit à lire. Au bout de quelques lignes, il lacha la lettre et s’évanouit sur le sol.

Maud : Alex ! Flute* !!!

*pour des raisons de censure évidentes, les gros mots seront tous remplacés par des « flutes ».

Elle ramassa la lettre et la lu.

« …votre déménagement dans un nouveau canton vous impose de changer de plaques d’immatriculation… »

Elle reposa la lettre, et pris Dorian dans ses bras et le serra fort…

« Mon dieu, qu’allons-nous devenir… »

 

 

Après avoir laissé Deboss, Cyntia avait décidé de rentrer chez elle. Pour son dossier, là, elle verrait plus tard. 

Elle savait bien que Deboss s’en foutait de tout cela. Elle n’était pas énervée contre lui mais contre le système, qui faisait d’elle une fille du peuple.

Elle se retrouvait dans une situation paradoxale. En apportant ce dossier au club des Nobles, elle entretiendrait le système contre lequel elle pestait….

Elle regarda le dossier et l’adresse du Club.

« Tiens… ». C’était juste à côté de chez elle. Elle ne l’avait jamais remarqué. Elle se dit qu’elle pourrait y passer, juste pour voir. En arrivant devant le bâtiment, elle le reconnu. Elle avait toujours cru que c’était une bibliothèque mais la petite plaque, discrète, indiquant en effet que c’était bien l’adresse du Club.

Elle regarda une nouvelle fois le dossier, et pensa à Deboss. Finalement, ne pas déposer le dossier ne changerait rien, et ne ferait que faire payer Deboss pour cette injustice pour laquelle il n’était pour rien.

Pfffff…. Elle regarda la porte, et soudain celle-ci s’ouvrit. Un vieil homme lui fit face. Une barbe broussailleuse, les cheveux en bataille, un pantalon vert en velours côtelé, une chemise débraillée… Il n’avait pas l’air d’un noble… Plutôt d’un

Vieil homme : Professeur Hector, enchanté !

Un large sourire vient éclairer son visage.

Cynthia : Cynthia Beguin
Prof Hector :.. Oh vraiment ! Et bien bienvenu au Club des Nobles mademoiselle DeBegin.
Cynthia : Euh non, C’est Beguin tout court…
Prof Hector : ….Tiens donc.. Allez entrer donc.

Cynthia entra alors dans le Club des Nobles.

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